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LE SAHARA
SOUVENIRS D'UN VOYAGE D'HIVER

II.
LES OASIS. - LES POPULATIONS INDIGENES. - LA VIE AU DESERT.


I. — LES OASIS.

Ptolémée compare le Sahara à une peau de panthère : le fond jaune de la peau, c’est le désert ; les taches noires sont les oasis. Rien de plus exact : le désert est jaune, les oasis sont noires. Les cimes des palmiers, rapprochées l’une de l’autre, forment une surface unie dont le vert foncé paraît noir par un effet de contraste. On appelle oasis un assemblage de jardins et de cultures isolé dans le Sahara : le village ou les villages sont idans le centre où au pourtour. Aux trois formes de désert que nous avons distinguées[1] correspondent trois genres d’Oasis dont l’existence se rattache à des conditions différentes. L’oasis des plateaux est arrosée par un cours d’eau ou une source abondante, celle des vallées d’érosion par des puits artésiens naturels ou artificiels ; celle du désert de sable n’est point arrosée : les racines des palmiers, plantés au fond de cavités coniques creusées de main d’homme, peuvent atteindre la nappe d’eau qui les nourrit. Toute oasis se compose principalement de palmiers-dattiers qui semblent former une forêt continue ; mais en réalité ils sont plantés en lignes dans des jardins séparés par des

  1. Voyez la Revue du 15 juillet.