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Les machines anglaises du modèle Maudslay vont à 375 kilogr. ; celles qui sortent des ateliers de MM. Penn, à Greenwich, atteignent 350 kilogrammes. Quelques bâtimens destinés à des usages spéciaux peuvent être munis de machines travaillant à quatre ou cinq atmosphères : ce sont les canonnières et batteries flottantes, les remorqueurs et bateaux pilotes ; ces navires, ne s’éloignant pas des côtes et ne faisant que de très courts voyages, peuvent fréquemment nettoyer leurs chaudières et parer aux inconvéniens produits par l’eau de mer ; il ne paraît pas d’ailleurs que le poids de leurs machines les plus légères descende au-dessous de 210 kilogrammes par cheval. On ne trouve pas de résultats plus favorables, si on considère les paquebots qui naviguent sur les fleuves, et qui sont ainsi dans les meilleures conditions, puisqu’ils emploient de l’eau douce pour alimenter leurs chaudières.

Parmi les machines locomobiles, les plus légères que nous puissions citer sont celles du système Benjamin Normand ; elles donnent un travail de 20 chevaux et pèsent 6,500 kilog., soit 325 kilog. par cheval. Les machines fixes sont généralement beaucoup plus lourdes encore, surtout quand elles sont construites pour une petite force. On remarquera à ce propos que les exemples que nous venons de citer se rapportent en général à des moteurs puissans auxquels leur grande force donne une sorte de légèreté relative. — En dehors des moteurs à vapeur, nous ne pouvons guère mentionner, comme susceptibles d’applications usuelles, que les machines à gaz combustibles ; le moteur Lenoir en est le type le plus connu. On sait que dans cet appareil un mélange d’air et d’hydrogène carboné s’enflamme au moyen d’une étincelle électrique et agit sur le piston par sa détente. Jusqu’ici ces moteurs, soumis à des réactions brusques, ont dû être construits avec une grande solidité ; les modèles qui fonctionnent, et dont la force ne dépasse pas 2 ou 3 chevaux, pèsent au moins 400 kilogrammes par chaque cheval. L’échauffement considérable qu’éprouve le cylindre ne peut être combattu dans l’état actuel des choses que par un courant continu d’eau froide ; il y aurait à tenir compte du poids de ce réfrigérant, si on voulait -évaluer rigoureusement celui de la machine. — Nous ne