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tête du cylindre. La tige agit ainsi tour à tour par effet direct, pour élever la plate-forme d’en haut et pour attirer celle d’en bas.

Dans ce rapide aperçu, nous n’avons pu mentionner que quelques-uns des essais de M. de Ponton d’Amécourt. Que voyons-nous d’ailleurs au milieu de ces tentatives, poursuivies avec une louable ardeur ? Nous voyons plusieurs modèles de machines à vapeur abandonnés à mesure qu’on les expérimente ; mais nous cherchons en vain quelque lumière sur le point où nous avons réduit le problème de la locomotion aérienne, et qu’il importe avant tout d’éclaircir. Signalons cependant, car c’est là le résultat le plus certain de ces essais, l’usage des petites chaudières en serpentin que M. d’Amécourt a expérimentées sur les indications de M. Landur. Les chaudières tubulaires dont les machines ordinaires sont actuellement munies ont été inventées pour produire une vaporisation très active, la flamme traverse les tubes et donne une très grande surface de chauffe ; mais la chaudière pour résister à la haute tension de la vapeur, doit avoir des parois très résistantes et partant très lourdes. Aussi le poids du générateur es-il beaucoup plus considérable que celui des autres organes de la machine. MM. Landur et d’Amécourt renversent le rôle des tubes : ils y mettent l’eau ; ils se servent d’un serpentin dont le diamètre a moins d’un centimètre et dont les longues circonvolutions sont placées dans le foyer. La surface de chauffe est ainsi très considérable, et le tube, presque capillaire, peut résister à de fortes pressions sous une épaisseur d’un dixième de millimètre. « Je plongé dans le brasier, dit M. d’Amécourt, tout le corps du serpentin, et j’en garde seulement par dévers moi les deux bouts que je mets en communication avec un récipient d’eau froide. L’eau entre par l’une des extrémités, s’échauffe, se vaporise en circulant, et sort par l’autre extrémité en formant un jet impétueux de vapeur surchauffée. Je plongé ce jet dans un récipient, la vapeur s’y condense et donne à l’eau froide son calorique. Bientôt elle rentre à nouveau dans le tube, le courant est établi, la circulation continue, la vapeur ne revient en eau que pour retourner un instant après en vapeur, et, si mon récipient est un vase clos, il se trouve chargé en peu de temps de vapeur à haute pression : j’y fais une prise, et je fais manœuvrer ma machine. » Ce système, expérimenté sur une échelle très restreinte, a donné de bons résultats ; il permettra certainement de diminuer beaucoup le poids des chaudières, au moins dans les petites machines.


Si l’on essaie maintenant de se rappeler tout ce que nous venons de dire sur le problème de la navigation aérienne, on ne désespérera