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LES
COURSES DE CHEVAUX
EN FRANCE

I. Le Cheval anglais, par M. Stonehenge, traduit par le comte de Lagondie, colonel d’état-major. — II. Le Guide du Sportsman, par M. Gayot. — III. Epsom, Chantilly et Bade, par M. Hiéron, etc.

A voir le développement que les courses de chevaux ont pris en France depuis quelques années et le succès toujours croissant qui les accompagne, on dirait qu’elles sont sur le point d’y devenir, comme chez nos voisins, une institution nationale. Faut-il s’applaudir de ce mouvement ou s’en affliger ? Les courses ne sont-elles, comme certains le prétendent, qu’une occasion d’exhiber des toilettes excentriques et des mœurs tapageuses ? Répondent-elles seulement à un besoin d’émotion qui porte notre génération blasée à risquer des enjeux énormes sur les jambes des coursiers ? Faut-il y voir un signe de notre décadence physique et morale ? Et comme les Romains du bas-empire, sommes-nous devenus incapables de nous passionner pour autre chose que pour les cochers verts et les cochers bleus ? Ou bien ces dehors frivoles cachent-ils une institution réellement sérieuse, et sont-ils un moyen d’intéresser le public à des progrès auxquels il serait resté étranger et indifférent ? Ce ne sont point là sans doute des questions qui manquent d’à-propos ou d’intérêt.

A vrai dire, l’origine des courses ne plaide pas trop en leur faveur, car elles n’étaient dans le principe qu’un prétexte à paris, et si elles ont eu dans la suite quelques résultats utiles, ce n’est