Page:Revue des Deux Mondes - 1866 - tome 61.djvu/726

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Importations Exportations
Chevaux 9 millions de francs 6 millions de francs
Mulets 13 «
Bestiaux 70 « 20 «
Viandes 4 « 9 «
Fromage et beurre 17 « 54 «
Œufs 35 «
Vins 5 « 253 «
Eaux-de-vie 4 « 52 «
Totaux 109 millions de francs 452 millions de francs

Ici encore, les exportations sont le quadruple des importations ; nous importons plus de bestiaux que nous n’en exportons, mais pour le reste, surtout pour les vins, nous reprenons l’avantage. Il y a bien une observation à faire sur le chiffre donné par l’administration des douanes pour les vins : l’exportation s’élève en tout à 2 millions 600,000 hectolitres, et, pour arriver à ce chiffre de 253 millions, il faut évaluer chaque hectolitre près de 100 francs. Sans doute les vins qui sortent de France appartiennent presque tous aux premières qualités, cette évaluation paraît cependant élevée pour une moyenne ; même en la supposant exacte, l’agriculture ne profite pas de la somme entière, et il en revient au commerce des vins une part qu’il est difficile de préciser. L’exportation de nos vins atteint dans tous les cas une somme énorme.

La laine doit être considérée à part. Nous avons importé, dans les onze premiers mois de 1865, déduction faite des exportations, pour 203 millions de laines : même en les ajoutant aux importations de denrées agricoles, celles-ci seraient encore inférieures aux exportations ; mais ce n’est pas ainsi qu’il est juste de procéder, il faut mettre l’importation des laines en regard de l’exportation des fils et tissus de laine, et on trouve alors les 203 millions d’importation plus que compensés par une exportation de 368 millions. La même observation s’applique à la soie, au lin, au chanvre, aux peaux, aux huiles et autres matières premières, dont l’importation est plus que couverte par l’exportation des produits manufacturés avec ces matières. L’importation et l’exportation des fruits et des légumes se compensent, avec un léger avantage en faveur de l’exportation. Le sucre présente un excédant d’importation. Somme toute, on peut affirmer que les exportations de produits agricoles pour 1865 excéderont les importations de 500 millions.

Quelle est donc la véritable cause de la baisse ? Elle n’est pas difficile à trouver, du moins pour les deux principaux articles, le blé et le vin. D’après les documens recueillis par l’administration, la récolte du blé avait été de 75 millions d’hectolitres en 1861 ; elle