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4,375,000 quintaux par année, contre un peu moins de 2 millions de quintaux qu’elle importait avant 1861. — Cette augmentation dans l’importation européenne n’indique pas du reste une augmentation correspondante dans la culture. Les Indes fournissaient du coton à la Chine et aux contrées avoisinantes ; les prix s’élevant en Europe, tout le coton destiné à la Chine prit le chemin de l’Angleterre. Il est très difficile de donner le total exact du coton produit annuellement dans les Indes anglaises, car il n’existe pas de rapports officiels. On affirme que la récolte pour la campagne qui va s’ouvrir ne dépassera pas 3,250,000 quintaux, soit un peu moins du double de la récolte de 1862-63 en Égypte. Nous avons sous les yeux néanmoins des tableaux publiés en Angleterre et qui paraissent mériter une certaine confiance. Voici à combien ils évaluent la production annuelle :


1862 1,190,000 balles de 3 quintaux 1/2.
1863 1,310,000
1864 1,460,000
1865 1,347,000
Total 5,307,000 balles de 3 quintaux 1/2.

Ces résultats sont bien loin de ceux sur lesquels on comptait, quand on annonçait que l’on, comblerait en peu de temps le vide causé sur le marché cotonnier par la guerre américaine. La récolte de 1860-61 aux États-Unis, récolte qui fut très inférieure à celle de 1859-60, dépassa de 273,537 quintaux le total des récoltes des Indes anglaises pendant les quatre dernières années. Si l’on compare cette même récolte de 1861 aux quantités de coton produites dans le monde entier en 1865, c’est-à-dire après cinq années d’efforts, on trouve une différence de 3,250,000 quintaux environ en faveur des États-Unis ; c’est un peu moins du quart de ce que les États-Unis produisirent cette année-là. Ajoutons, pour que le tableau soit complet, que la qualité des cotons que l’Europe faisait ainsi venir à grands frais de toutes parts était très inférieure en moyenne aux qualités même les moins appréciées des États-Unis. L’Angleterre est de toutes les puissances occidentales celle qui a su attirer à elle les plus grandes quantités de coton ; elle est parvenue en 1865 à avoir, comme quantité sinon comme qualité, des approvisionnemens qui sont égaux et même un peu supérieurs à ceux que lui fournissaient les États-Unis. Elle importa en effet d’Amérique en 1860 2,580,700 balles ; elle en a reçu en 1865 de diverses provenances 2,755,310 : différence, 174,610, qui se réduisent à 120,000 balles, si on exprime tout en balles américaines, celles-ci étant un peu plus lourdes que la moyenne des balles des