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LA
VILLE DE MARSEILLE
SES FINANCES ET SES TRAVAUX PUBLICS

Il y a moins de vingt ans, en 1847, alors que Marseille n’était pas encore l’une des extrémités du magnifique réseau de voies ferrées qui relie Paris à la Méditerranée, la Revue publiait sur les côtes de la Provence[1] une remarquable étude de M. Baude, ou déjà la prospérité, démesurément accrue de l’antique colonie phocéenne, était signalée avec les chiffres les plus significatifs à l’appui. Les résultats déjà obtenus promettaient encore un développement plus rapide; mais quel esprit assez optimiste eût pu s’attendre aux progrès que nous voudrions signaler aujourd’hui?

Marseille, il y a vingt ans, se trouvait à trois jours seulement de Paris, grâce au service accéléré des malles-poste, grâce à la navigation de la Saône, du Rhône surtout, qui, dans les grandes eaux, permettait d’aller de Lyon à Beaucaire en quinze heures, temps très court pour l’époque, et qui suffit à présent pour le trajet entier de Paris à Marseille. Relativement rapproché de la capitale, notre premier port commercial de la Méditerranée, le quatrième de la France par le nombre de tonneaux jaugés sur navires de commerce, n’était plus seulement le centre d’un mouvement d’affaires réduites aux besoins locaux. Pourvu alors d’un service de paquebots à destination du Levant et exploités par l’état, devenu en outre l’intermédiaire

  1. Voyez dans la Revue du 1er mars 1847 les Côtes de la Provence, Arles, l’étang de Berre et le port de Marseille.