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de 3,636,000 fr. pour 1847, elles atteignent dans le budget de 1865 le total imposant de 14,816,001 fr. — Déjà en 1848 les intérêts et le remboursement de la dette principale figuraient dans les dépenses extraordinaires pour 1,242,000 fr., le canal pour 1,200,000 francs, et la construction d’un nouvel abattoir pour 300,000 fr. En 1865, les intérêts de la dette absorbent 470,000 fr., les remboursemens 7,352,000 francs, et les grands travaux publics 2,900,000 fr. — La dette, on le voit, a fait des pas énormes : nulle avant l’entreprise du canal, la dette fondée dépasse déjà en 1865 90 millions en capital, et nécessite chaque année l’ouverture de crédits spéciaux pour le service des intérêts et de l’amortissement, qui, par une disposition regrettable dans le budget de Marseille comme dans tous ceux des villes où elle est de mise, figurent au chapitre des dépenses extraordinaires. N’est-ce pas de ce classement anormal que naissent toutes les erreurs sur le véritable excédant des ressources ordinaires ?

La dette fondée de la ville de Marseille se compose du premier emprunt de 10 millions pour le canal de la Durance (loi du 7 avril 1839), d’un second de 7 millions applicable au même objet (loi du 3 avril 1844), et d’un troisième de 13,500,000 francs (loi du 10 juin 1854) pour le remaniement des emprunts précédens et le prolongement des termes de remboursement. Dans cette même année 1854, la ville emprunta encore 1,500,000 fr. pour concourir à la conquête de terrains sur la mer à la Joliette, etc., et 1 million pour l’acquisition du terrain du palais impérial. Enfin en 1859 un nouvel emprunt de 9 millions 1/2 fut contracté pour l’élargissement de la rue de Noailles. Tout cet ensemble de 42 millions 1/2, sur lesquels 23,200,000 francs restaient dus à la fin de 1865, constitue ce qu’on appelle l’ancienne dette, et donne lieu à des paiemens d’intérêts et à des remboursemens variables d’année en année : elle prendra fin en 1880.

Une nouvelle dette a été contractée en vertu des lois du 10 juin 1861, 10 mai 1863 et 26 mai 1864. La première de ces lois a autorisé l’émission d’un emprunt de 54 millions destinés à réaliser les grands projets de M. Honorat. L’achèvement des travaux, d’autres entreprises qui en étaient la conséquence et le complément, nécessitèrent un second emprunt de 14,250,000 fr., objet de la loi de 1863 ; celle de 1864 permit d’emprunter 9 millions pour couvrir les frais des emprunts précédens, ainsi que des excédans de dépenses. La ville de Marseille n’a encore épuisé les ressources créées par les trois lois précitées que jusqu’à concurrence de 68,153,790 fr.

La dette nouvelle est remboursable en cinquante ans au moyen d’annuités qui comprennent l’intérêt et l’amortissement ; elle exige une allocation fixe de 3,826,596 fr. Enfin, aux 23 millions de la