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LA
BANQUE DE FRANCE
ET
LA BANQUE D’ANGLETERRE

SOLIDARITÉ DES DEUX ÉTABLISSEMENS

Il y a en économie politique des questions qui sont particulièrement à l’étude, ce sont celles qui touchent au crédit. On est à peu près fixé aujourd’hui sur le mérite de la liberté ou de la protection appliquée à l’échange des produits industriels et commerciaux : on peut discuter encore sur des questions d’opportunité, sur les étapes à parcourir avant d’arriver à la liberté complète; mais on ne discute plus sur le principe lui-même, on reconnaît que la liberté commerciale est utile, que c’est la loi de l’avenir et l’idéal qu’on doit s’efforcer d’atteindre plus ou moins vite. Et pourquoi en est-il ainsi? Parce que la question est sortie du domaine de la théorie pour entrer dans celui des faits. Tant que l’Angleterre a été la seule grande puissance à pratiquer la liberté commerciale, on a pu croire qu’elle avait des intérêts différens de ceux des autres nations, et qu’en raison de l’état avancé de son industrie, des capitaux énormes qu’elle possédait, elle pouvait se trouver bien d’un régime qui ruinerait les autres; mais l’expérience s’est étendue, l’Angleterre n’est plus seule à pratiquer la liberté commerciale. Nous aussi nous avons tenté l’épreuve depuis cinq ou six ans, et les résultats qui ont été obtenus, bien que contestés encore sur certains points, sont de na-