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ganisation de l’administration et l’établissement de l’équilibre financier. L’article demandant les nouvelles réductions de dépenses a été voté sans discussion et presque à l’unanimité. Le ministre de la guerre, le général Cugia, est le seul membre du cabinet qui n’ait point voté l’article : on voudrait réduire le déficit à 80 millions, et pour arriver à ce résultat le baron Ricasoli se résignerait, s’il le fallait, à se passer du concours d’un ministre de la guerre aussi distingué que M. le général Cugia. Ce qui nous frappe dans cette attitude du ministère italien, c’est la résolution tranquille avec laquelle le baron Ricasoli brise ainsi les routines ruineuses des administrations militaires, dès qu’une grande armée cesse d’être nécessaire au service du pays. Il y a là le coup d’œil et la force de caractère d’un homme qui comprend bien son temps, et qui est résolu à en suivre les inspirations sensées. Quant à l’Italie, en réduisant son effectif au strict nécessaire, non-seulement elle fera une bonne affaire, mais elle donnera au monde un témoignage de sa confiance dans la consolidation de son indépendance nationale et de ses institutions libres.

E. Forcade.


ESSAIS ET NOTICES.

LES LIVRES DE SCIENCE ILLUSTRÉE.

I. Le Monde des Papillons, par M. Maurice Sand, avec une préface de George Sand, suivi de l’Histoire naturelle des Lépidoptères d’Europe, par M. A. Depuiset ; Paris, J. Rothschild. — II. Les Insectes, par M. Louis Figuier ; Paris, Hachette. — III. Les Fougères, par MM. Rivière, André et Roze ; Paris, J. Rothschild. — IV. La Vie souterraine, ou les Mines et les Mineurs, par M. L. Simonin ; Paris, Hachette. — V. Vies des Savans illustres du moyen âge, par M. Louis Figuier ; Paris, Lacroix et Verboeckhoven.

Le goût de plus en plus vif du public pour les connaissances positives provoque le débordement périodique de livres destinés à les mettre à sa portée. Il faut bien avouer qu’il en est assez peu dans le nombre qui satisfassent aux conditions de la science vraiment populaire, nous voulons dire toujours accessible, intéressante, sans cesser d’être exacte. Le moyen en effet de reconnaître ces qualités à des compilations indigestes, souvent plus diflficiles à lire que les véritables traités scientifiques à cause de l’obscurité