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LES
ANCIENS VOLCANS
DE LA GRÈCE


SOUVENIRS D’UNE EXCURSION SCIENTIFIQUE À L’ISTHME DE CORINTHE ET DANS LES CYCLADES.

Tandis que l’analyse spectrale fournit aujourd’hui des données positives sur la nature des substances qui entrent dans la composition des corps célestes, nous sommes dans une ignorance presque absolue de la constitution intérieure de la planète que nous habitons. Il n’y a pas de mine qui atteigne à une profondeur de plus d’un millième du rayon terrestre ; les plus profondes ne nous permettent donc d’explorer que l’enveloppe la plus superficielle du globe. Toutefois l’énorme masse intérieure soustraite à nos investigations directes n’échappe pas entièrement à toute espèce de recherches. On sait que les parties centrales de la terre, dont la densité moyenne a été déterminée avec une grande exactitude, renferment des substances douées d’un poids spécifique considérable. On peut en outre regarder comme très probable, sinon affirmer d’une manière absolue, qu’elles forment un noyau solide d’une grande rigidité. D’un autre côté, la chaleur souterraine, l’aplatissement de la terre vers les pôles, surtout les manifestations volcaniques prouvent avec certitude qu’il y a de la matière en fusion étendue en nappe à une faible profondeur au-dessous de la surface du sol. On peut donc considérer notre globe comme formé de trois parties distinctes et concentriques : un noyau volumineux doué d’une