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L’EXPLOITATION
DES
FORÊTS DE L’INDE

I. The Forests and gardens of south India, by Hugh Cleghorn, conservator of forests Madras presidency, 1861. — II. Selections from the records of government of India. — Progress report of forest administration, by Dr Brandis, superintendent of forests in British Burmah, 1863, 1864, 1865.

Il y a peu d’années encore, les forêts de l’Inde anglaise étaient considérées comme un obstacle aux développemens de l’agriculture plutôt que comme une source de revenus, et de prospérité. Soit qu’il ne se rendît pas compte des conséquences qu’entraînerait la disparition de ces forêts, soit qu’il ne soupçonnât pas les richesses qu’elles renfermaient, le gouvernement anglais n’avait pris aucune mesure pour en assurer la conservation, et laissait les natifs comme les Européens y puiser à leur aise les bois dont ils avaient besoin : tout au plus avait-il concédé les massifs les plus facilement exploitables à des spéculateurs qui, sans souci du lendemain, en avaient tiré tout le bois qui était à leur convenance et à leur portée. Aussi un grand nombre de forêts avaient-elles déjà disparu, et le manque de bois commençait-il à se faire sentir sur quelques points. Ce n’est pas que plusieurs tentatives n’eussent déjà été faites pour introduire un système d’exploitation régulier ; mais ces mesures partielles, souvent mal entendues, furent en général plus nuisibles qu’utiles, et c’est de 1846 seulement que date l’organisation d’un service administratif digne de ce nom. Substitué aux anciens maîtres du