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(montagne des Éléphans), dont la faune et la flore n’avaient pas encore été étudiées. L’expédition se composait, outre M. Cleghorn, du Dr Macpherson, inspecteur-général des hôpitaux, du major Hamilton, de sir Patrick Grant, qui devait reproduire par le crayon la physionomie des contrées qu’on allait parcourir, et de quelques officiers et ingénieurs ; elle était suivie de 7 éléphans et d’un certain nombre de coulies.

Après avoir, traversé la rivière des Anamalaï dans des bateaux faisant eau de toutes parts, les voyageras pénétrèrent dans les jungles et suivirent un sentier de buffles qui les conduisit en montant toujours jusqu’au village de Pulaki. Les chevaux escaladaient facilement cette pente rapide, mais les éléphans, quoique légèrement chargés, suivaient lentement et éprouvaient beaucoup de difficultés à traverser les torrens, dont les berges escarpées ne leur permettaient pas d’aborder sans de grands efforts. Ces montagnes, d’origine métamorphique, sont formées de couches de gneiss de couleur grisâtre, coupées fréquemment par des veines de feldspath. Le teck se montre à deux milles environ en avant du village ; il n’atteint pas des dimensions exceptionnelles, mais il est très abondant, surtout dans les gorgés, et peuple à peu près la moitié de ces forêts ; ces arbres étaient en fleur et couverts de panicules blancs qui ajoutaient de nouveaux charmes au paysage. Plus loin dans la vallée, on rencontra le pterocarpus marsupium et le dalbergia latifolia, qui croissent à une altitude plus élevée que le teck. Les roches des rivières étaient couvertes d’une petite plante orange (impatiens verticillata) qui formait une frange le long des cours d’eau, et se montrait souvent entre les deux bras d’une même cascade.

En poursuivant sa route, l’expédition arriva au pied de la montagne de Tangachi. A mesure qu’elle s’élevait, le teck devenait de plus en plus petit et finit par disparaître. Elle atteignit ensuite la chute du Torakudu, qui, formée de trois cascades successives, offre un spectacle imposant. A quelque distance, le major Hamilton découvrit un ancien cromlech semblable à ceux qu’on trouve ; sur d’autres points du Coimbatore, et consistant en quatre immenses pierres recouvertes par une cinquième. Les voyageurs firent ensuite l’ascension du versant occidental de la chaîne, et virent se dérouler devant eux la magnifique vallée du Torakudu, couverte de jungles et qui mesure cinq milles de long sur deux de large. Le mauvais temps étant survenu, l’expédition ne put aller plus loin ; mais quelques mois plus tard la reconnaissance de ces contrées fut complétée par le lieutenant Beddome.

Le caractère général de ces montagnes ressemble à celui de la