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UN VOYAGE
DANS
L’ARABIE CENTRALE

Une Année de voyage dans l’Arabie centrale (1862-63), par M. William Gifford Palgrave, traduit de l’anglais par M. Émile Jonveaux ; 2 vol. in-8o, librairie Hachette, 1866.

L’Arabie est encore pour nous une terre inconnue. Les Européens n’abordent que dans quelques ports, Mascate, Aden, Djeddah. Si l’on veut explorer l’intérieur, le désert, avec ses sables brûlans et mouvans, oppose sur le seuil une barrière presque infranchissable, et, quand on a surmonté ces premiers obstacles, lorsque l’on arrive enfin, aux régions habitées, il faut à chaque pas affronter les périls qui viennent des hommes. Ils sont rares, les voyageurs qui ont tenté cette redoutable aventure, et parmi ces intrépides bien peu ont revu le sol natal. S’il est difficile de pénétrer en Arabie, il est plus difficile encore d’en sortir. Un Anglais, M. William Gifford Palgrave, a résolu ce double problème. En 1862, et 1863, il a : parcouru l’Arabie dans toute sa longueur, traversant des contrées que nul Européen n’avait encore visitées, ou que les plus hardis, à la tête desquels il faut placer Niebuhr, n’avaient fait qu’entrevoir ; il a pu observer tout à loisir les hommes et les choses, les peuples, les gouvernemens, les religions, les mœurs de l’Arabie centrale, et il a recueilli dans ce périlleux voyage des informations pleines d’intérêt. À son retour, il a publié un récit qui, après avoir excité en Angleterre une vive curiosité, vient d’être traduit en français par M. Émile