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ETUDES
SUR
LES TRAVAUX PUBLICS

L’ASSAINISSEMENT DES FABRIQUES ET DES VILLES

Rapports sur l’assainissement industriel et municipal en Angleterre (1804), dans la Belgique et la Prusse rhénane (1865), en France (1836), par M. Ch. de Freycinet, ingénieur des mines.


Si l’on voulait apprécier par quelque chose de palpable les progrès du bien-être populaire et les bienfaits qu’une civilisation avancée répand sur les masses, c’est peut-être aux applications des principes de l’hygiène qu’il en faudrait demander la mesure. L’hygiène publique, aussi vieille que l’humanité, n’est devenue cependant une science certaine qu’à une époque très récente. Les anciens législateurs du peuple juif, de la Grèce et de Rome ne donnèrent une base solide aux prescriptions sanitaires, dont ils avaient deviné l’importance, qu’en les unissant par un lien intime aux croyances religieuses. On disait au XVIIIe siècle que la propreté n’est qu’une vertu, ce qui signifiait sans doute qu’on la jugeait peu digne de la sollicitude des gouvernemens. De nos jours, l’observation des mesures de salubrité est un acte de convenance personnelle ou un devoir public suivant l’intérêt qui se trouve en jeu. Ce qui n’affecte que l’individu est abandonné au libre arbitre de chacun ; à peine l’état intervient-il en des circonstances graves, telles qu’une épidémie, et encore il n’agit alors qu’à titre officieux et