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LA
SOCIETE ARMENIENNE
CONTEMPORAINE

LES ARMENIENS DE L’EMPIRE OTTOMAN.[1]

L’une des plus importantes questions qu’ait fait naître la situation de l’empire ottoman, celle qui sollicite aujourd’hui le plus vivement l’attention des hommes d’état, est la diversité des races dont ce vaste empire est composé. Chacune d’elles forme une communauté que distinguent une origine particulière, la langue, la religion et la part plus ou moins considérable d’autonomie dont elle jouit sous la protection de la Sublime-Porte. Partis des steppes de l’Asie centrale, les Turcs, après avoir conquis par un irrésistible élan la Perse l’Arménie, l’Asie-Mineure et la Thrace, après avoir planté leurs étendards victorieux sur les murs de Constantinople, les Turcs ne changèrent presque rien à la condition civile et politique des peuples vaincus. Ils se bornèrent à leur appliquer, la prescription du Koran qui commande aux vrais croyans de laisser à ceux qui se soumettent volontairement leur liberté, leurs lois et leurs biens, à

  1. Ce titre est le même que celui sous lequel l’un de nos collaborateurs, M. Éd. Dulaurier, a publié en 1854 (livraison du 15 avril) une étude sur les Arméniens modernes. Le travail de M. le prince Mek.-B. Dadian, qui nous conduit jusqu’à ce jour, peut être considéré comme la continuation de cette étude, tout en laissant à l’auteur la responsabilité de ses vues politiques.