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à d’autres ouvrages, butiner, pasticher, emprunter la première scène au Sposo deluso, le finale du premier acte à tel autre morceau écrit par Mozart vers cette même époque et intercalé par Bianchi, selon les usages du temps, dans la Villanella rapita. De là bien du décousu, de l’artifice ; de pareils travaux, si habile que soit la main qui les dirige, ont toujours leur inconvénient. On y sent le placage, la marque de fabrication à tout instant se laisse voir. Scénique au plus haut degré, la musique de Mozart se prête médiocrement à ces combinaisons tout italiennes. Ces ensembles dialogues, ces finales nés de la situation, de l’analyse des personnages, ne sauraient vivre en dehors du cadre naturel. L’exception tout au plus serait-elle admise pour quelques airs, quelques duos exquis, trésors de style, et qui alors réclameraient des exécutans de premier ordre. Quoi qu’il en soit, le spectacle a son intérêt, l’esprit de Mozart emplit la salle ; il semble qu’on débouche un flacon d’où s’exhalent les mélodiques essences qui tout à l’heure parfumeront les Noces de Figaro, Don Juan. C’est du Mozart et du meilleur. Vous souriez à batti batti, vous saluez au passage une phrase du futur sextuor de Don Juan. On se sent tout porté de sympathie pour un théâtre qui recherche de telles aventures. Avec des ressources fort modestes, mais intelligemment employées, les Fantaisies-Parisiennes ne se lassent pas de donner le bon exemple. Puisse le divin Mozart leur être favorable en ces jours d’abaissement où les tréteaux de Turlupin nous encombrent ! « Il est l’ami de Pascal, écrivait Mme de Sévigné, et il ne vient rien de là que de parfait. »


F. DE LAGENEVAIS.



ESSAIS ET NOTICES.

LES APPAREILS MÉTÉOROGRAPHIQUES.


Le dernier rapport de l’astronome royal d’Angleterre sur les travaux de l’observatoire de Greenwich se termine par une réflexion mélancolique. M, Airy déclare qu’il ne sait pas du tout s’il convient de continuer comme par le passé le système actuel des observations météorologiques. Cette question l’embarrasse, l’inquiète en présence des observatoires nouveaux que l’on voit surgir en Angleterre et en Amérique, qui tous emboîtent le pas derrière Greenwich, et qui commencent à publier des in-folio consciencieux remplis de chiffres qui ne prouvent rien et de résultats dont on n’aperçoit pas la portée. A quoi tout cela servira-t-il ? « Ce mouvement aura-t-il pour conséquence d’ajouter des millions d’observations inutiles aux millions qui existent déjà, ou peut-on s’attendre à la découverte de faits d’où se dégagera la théorie des phénomènes atmosphériques ? C’est ce qu’il est impossible de prévoir… « Rien ne semble encore indiquer la