Page:Revue des Deux Mondes - 1868 - tome 73.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sans exagération à son confrère Davy, un peu jaloux du renom de son élève : « La plus belle découverte que vous ayez faite, c’est celle de Faraday. »


IV. — LES EXCURSIONS.

Le plaisir a eu sa part dans la réunion de l’Association britannique à Dundee. Je ne parlerai pas des dîners officiels, des soirées, des bals et des concerts ; mais je ne puis passer sous silence les charmantes excursions faites dans les environs : elles étaient combinées heureusement de façon à être à la fois instructives pour les naturalistes ou les antiquaires et agréables à tout le monde. Les corporations des villes, les universités, les châtelains et les riches propriétaires des environs s’étaient fait un honneur de recevoir les membres de l’association. On s’inscrivait sur une liste comprenant cent ou cent cinquante noms ; moyens de transport, haltes, repas, tout était prévu par des hôtes empressés, et l’embarras du choix était la seule préoccupation de chacun. Deux jours seulement furent accordés aux membres actifs de l’association. Le samedi 7 septembre, on pouvait opter entre la ville et l’université de Saint-Andrews, le prieuré de Rossie, le château de Glamis et le palais de Falkland.

Saint-Andrews est une des plus anciennes villes du pays, le berceau du christianisme dans cette contrée et jadis la résidence du primat de l’Ecosse. Suivant la tradition, saint Régule ou saint Rule, moine grec jeté sur cette côte par un naufrage vers l’an 400, en fut le premier évêque. L’abbaye, fondée par un de ses successeurs, l’évêque Robert, remonte à 1120. La cathédrale, commencée en 1159, fut achevée en 1318 : c’était le plus bel édifice religieux de l’Ecosse. Une foule fanatique, excitée par les prédications de John Knox, la détruisit pour venger le meurtre du réformateur Wishart, brûlé par l’évêque Beaton en 1548. Les restes de l’église sont encore admirables. L’université de Saint-Andrews date de 1411 ; autour d’elle se groupent une foule d’établissemens destinés à l’instruction publique. Parmi eux, il faut citer le collège de Madras, fondé en 1831 par un enfant de Saint-Andrews, Andrew Bell, qui, s’étant enrichi dans l’Inde, consacra 1,500,000 fr. à l’érection d’un collège dans lequel huit cents jeunes gens reçoivent une éducation complète entièrement gratuite, ou en payant une modique pension annuelle. Saint-Andrews n’a aucune industrie, c’est une ville savante comme Montpellier en France ; mais une municipalité intelligente, convaincue que l’honneur et la prospérité de Saint-Andrews dépendent de