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LE
CHRISTIANISME UNITAIRE
AU TROISIÈME SIÈCLE


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PAUL DE SAMOSATE ET ZÉNOBIE.


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Les études historiques et les grands voyages aboutissent au même résultat moral, à l’appréciation impartiale des croyances et des principes qui se partagent l’humanité. Chez les esprits faibles, il est vrai, cette impartialité peut se résoudre en indifférence ; mais lorsque ces comparaisons de temps et de lieux sont vivifiées par la critique, la compréhension s’élargit à la faveur de ces expériences multipliées sans faire tort à l’équité des jugemens. On répudie ces arrêts absolus, ces condamnations sans appel et ces approbations sans réserve qui dénotent toujours une certaine étroitesse de vues. Si l’on n’en vient pas avec l’optimisme vulgaire à dire que tout est parfait, ou bien avec le pessimisme hypocondre à tout haïr, on arrive à distribuer le blâme et l’éloge avec mesure, avec discernement, et à donner souvent raison à cette parole du livre saint que les derniers sont les premiers. Cette observation générale se vérifie sur le terrain de l’histoire du dogme chrétien aussi bien que dans l’histoire comparée des religions. Quand celle-ci est bien faite, elle sait graduer son estime des divers types de croyance sans prononcer sur aucun d’eux un verdict de condamnation pure et simple. Souvent même elle élève très haut telle conception, telle