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L’ART ITALIEN
ET SES
NOUVEAUX HISTORIENS

I. Les Chefs-d’œuvre de la peinture italienne, par Paul Mantz. — II. Les Sculpteurs italiens, par Charles C. Perkins. — III. Les Vierges de Raphael, par F.-A. Gruyer.

Le temps n’est pas encore fort loin de nous où l’histoire de l’art ancien n’intéressait guère dans notre pays que les érudits de profession et un petit groupe de curieux. Rien de moins populaire assurément, malgré tout leur mérite, que les travaux d’Émeric David ou de Quatremère sous le premier empire et sous la restauration. Pour citer des exemples plus récens, les ouvrages sur la sculpture, la peinture ou la gravure au moyen âge ou à l’époque de la renaissance que publiaient, il y a vingt ans, MM. Didion, Léon de Laborde, Renouvier et quelques autres, ne réussissaient le plus ordinairement à trouver un public que dans le cercle des académies. Les choses ont bien changé depuis lors. Toute une école s’est formée, qui a entrepris, dans les recueils périodiques ou dans les livres, de débarrasser l’histoire pittoresque d’un appareil trop expressément archéologique. De leur côté, les « honnêtes gens, » comme on aurait dit au XVIIe siècle, se sont familiarisés de plus en plus avec des faits ou des œuvres dont il semblait qu’on voulût autrefois leur interdire même l’examen, et les progrès ont été tels de part et d’autre qu’on serait sans doute aussi mal venu à se reprendre sur