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blanc (Sciurus davidianus) semble confiné dans les montagnes les plus rapprochées de la capitale. Une espèce rayée du même genre (Sciurus striatus) est abondante du côté de la Mongolie ; enfin le joli petit écureuil volant, qui habite la Russie méridionale et la Sibérie, se montre dans les bois du nord, où il est toujours rare. Les rongeurs incommodes ne manquent pas dans la grande ville de Pékin ; on y trouve à la fois notre gros rat ou le surmulot, le rat noir, la souris, le rat nain commun en Sibérie et en Mongolie, qu’on élève en captivité comme objet d’amusement.

De même qu’il existe de beaux gallinacés au nord de la Chine, il y a des ruminans fort remarquables. Outre l’élan qui habite encore les confins de la Tartarie, le chevreuil de Tartarie commun sur toutes les montagnes boisées, et l’argali de Sibérie, qu’on ne voit plus que sur les hauts plateaux en dehors de la grande muraille, on rencontre encore des cerfs et des antilopes propres au pays. Les Chinois nomment cerf-chameau (Cervus cameloides) un animal de grande taille dont le bois diffère de celui de toutes les espèces connues ; mais jusqu’à présent les zoologistes le connaissent imparfaitement. Une antilope que les habitans de Pékin appellent la chèvre des montagnes, ayant le pelage d’un gris brunâtre avec la gorge jaune et portant une très longue queue (Antilope caudata), est commune sur toutes les montagnes rocheuses et personne ne l’avait signalée avant le père Armand David. Une autre antilope dont il a été fait mention par Gmelin et Pallas (Antilope gutturosa) vit en grandes troupes dans la Mongolie, et quelquefois elle visite les provinces du nord-ouest de la province de Pe-tche-li, C’est la chèvre jaune des Chinois, citée au commencement du siècle dernier par le père Du Halde, dans le récit d’une chasse impériale. Ces animaux étant fort agiles et très sauvages, les chasseurs formaient un cercle de façon à entourer un troupeau souvent composé de quatre ou cinq cents individus, et, resserrant peu à peu l’espace, ils parvenaient à les cribler de flèches. En dehors de la grande muraille, on rencontre parfois l’hémione, dont chacun a vu dans les ménageries des individus amenés de l’Asie centrale. Le sanglier est assez abondant sur les montagnes boisées, et vraisemblablement dans la forêt de Jehol plus que partout ailleurs.

Tous nos animaux domestiques sont en usage chez les Chinois du nord : le bœuf, la chèvre et le mouton, le cheval et l’âne. Le porc domestique à gros ventre est très répandu, mais la souche n’est pas mieux connue que celle du porc d’Europe. Le chameau de Bactriane est également domestique dans les environs de Pékin. Il y a une multitude de chiens et de chats dans la grande capitale. Parmi les premiers, on ne distingue pas plus de quatre races vraiment caractérisées : le chien mongol, un lévrier assez semblable au