La crise de la Suisse en 1847, on l’a vu par notre première étude[1], avait été l’occasion des dissentimens les plus vifs entre Frédéric-Guillaume IV et M. de Bunsen. On a vu aussi quelles révélations inattendues cette correspondance des deux amis apportait à l’histoire. Sans les lettres de Frédéric-Guillaume, que M. de Ranke lui-même appelle des invectives, sans les réponses embarrassées ou irritées de M. de Bunsen, nous ne saurions pas. avec quelle passion le roi de Prusse défendait sa principauté de Neufchatel, avec quels efforts il s’attachait à ce dernier reste du moyen âge, enfin quel fut son désespoir, un désespoir de mort, lorsqu’il dut abandonner lui-même l’antique fief de la maison d’Orange et délier de leur serment ses sujets, devenus républicains. C’est là un épisode vraiment pathétique désormais restitué aux annales du XIXe siècle, Cependant, si l’on cherche dans ces lettres non pas ce qui concerne tel ou tel personnage, mais ce qui nous intéresse. directement nous-mêmes, ce qui se rapporte à nos préoccupations d’aujourd’hui, on
- ↑ Voyez la Revue du 1er août.