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LE
DROIT ÉLECTORAL
DE L’ANCIENNE FRANCE


les élections aux états-généraux dans les provinces.
— 1302 — 1614 —

Les recherches accomplies depuis un demi-siècle avec tant d’éclat par toute une génération d’historiens ont eu pour résultat de confirmer la victoire du tiers-état en mettant en lumière les titres de cet ordre et en exposant les raisons de son triomphe. Malgré ce travail considérable, qui a servi tour à tour à faire comprendre les progrès de la civilisation, l’affranchissement des communes et les efforts de la bourgeoisie pour conquérir lentement son indépendance, les mœurs et les institutions qui firent la force du troisième ordre ne sont pas encore entièrement connues. Que de lacunes dans l’étude de ces faits qui tiennent en germe tout notre développement national jusqu’en 1789 ! On a approfondi l’organisation des communes du nord, expliqué la puissance des municipalités du midi, la situation des bonnes villes placées sous la protection royale, les origines du gouvernement représentatif, le rôle des assemblées politiques et leur influence ; mais n’y aurait-il pas lieu de rechercher les principes qui dominaient la représentation locale ? De nos jours, la délégation des pouvoirs est le fondement absolu de notre organisation politique. Dans le passé, nous la trouvons en germe. Ne serait-il pas utile de renouer sur ce point la chaîne de nos traditions, non pour engager nos législateurs modernes à rédiger des projets fondés sur des mœurs vieilles de quatre siècles et à jamais disparues,