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LA
RENOVATION DU CADASTRE
A LA PEREQUATION DE L'IMPOT FONCIER

I. Marquis d’Audiffret, Système financier de la France, 1864. — II. Du Puynode, De la Monnaie, du Crédit et de l’Impôt, 1863. — III. Bochin, Du Cadastre dans ses rapports avec la propriété foncière, 1873. — IV. Noizet, Du Cadastre et de la délimitation des héritages, 1863.

Bien des efforts ont été faits à l’assemblée nationale depuis trois ans pour réaliser ce desideratum de tant d’états modernes : l’équilibre du budget ; la tâche cependant n’est pas encore accomplie, le budget de 1875 va tout à l’heure avoir des exigences prévues dès longtemps, qu’il faudra satisfaire. A quelle source essaiera-t-on de puiser ? Nos représentans s’engageront-ils dans l’inconnu des taxes nouvelles ? Ne préféreront-ils pas une fois de plus s’adresser aux anciennes, à celles qui ont fait leurs preuves ? N’adopteront-ils pas, après bien des recherches, la solution à laquelle l’administration paraîtrait favorable, l’augmentation de l’impôt foncier ?

Sans doute, on ne manquera pas d’insister sur les mérites de cet impôt. Rentrant à échéance fixe, d’un produit assuré, d’une perception peu coûteuse, ne semble-t-il pas destiné à constituer la ressource suprême des momens difficiles ? Et cependant, si séduisante que soit cette solution des difficultés présentes, on peut à coup sûr prédire qu’elle aura de nombreux adversaires ; les 45 centimes de 1848 sont un fantôme encore vivant dans beaucoup d’esprits, et ce souvenir provoquera peut-être bien des hésitations.

Nous avons grandi par l’agriculture ; nos progrès industriels ne nous en ont pas dégoûtés. Menacée dans ses intérêts, la terre trouve toujours chez nous d’ardens défenseurs : on fera le compte de tous