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ETUDES
SUR
LES TRAVAUX PUBLICS

LES ORIGINES ET LES CANAUX DE LA FRANCE

I. Cours de navigation intérieure. — Fleuves et Rivières, par M. H. de Lagréné, ingénieur des ponts et chaussées, Paris 1869-73. — II. Rapports sur la navigation, intérieure faits au nom de la commission d’enquête sur les chemins de fer et les voies de transports, par M. Krantz, membre de l’assemblée nationale, 1872-74.
I.
LA CANALISATION DES RIVIERES, LES BARRAGES MOBILES, LES RESERVOIRS ARTIFICIELS.

Il y eut un moment, lors de la fièvre des chemins de fer, où l’on parut croire que la navigation fluviale avait fait son temps. Irrégulière sur les cours d’eau naturels, elle exigeait, pour franchir les limites des vallées et passer d’un bassin à un autre, des canaux artificiels dont la dépense première était fort élevée, dont l’alimentation était le plus souvent précaire. Comment ne pas préférer, se disait-on, les wagons, qu’entraîne rapidement une locomotive, aux bateaux de forme grossière et massive, que des bêtes de somme liaient pas à pas le long d’une rivière ? Le train de chemin de fer marche jour et nuit ; il ne connaît ni les chômages, ni les jours fériés, tandis que le bateau est arrêté par les glaces en hiver, par la sécheresse en été, par les crues en toute saison. L’engouement