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LA TRUFFE
ET
LES TRUFFIÈRES ARTIFICIELLES

I. L.-R. et Ch. Tulasne, Fungi hypogœi, etc., in-folio avec planches, Paris 1862. — II. Henri Bonnet, la Truffe, Paris 1869. — III. Ad. Chatin, la Truffe, Paris. 1869. — IV. Jacques Valserres, Culture lucrative de la truffe par le reboisement, Paris 1874. — V. Mémoires divers de MM. H. Bonnet, Loubet, Bedel, de Ferry, etc.

C’est le propre des questions à la fois scientifiques et populaires de montrer à l’œuvre d’un côté la science avec ses méthodes patientes et précises, de l’autre la fantaisie avec ses paradoxes, ses chimères, ses ignorances naïves ou présomptueuses. À ce double titre, la truffe, production étrange et problématique, devait avoir sa légende à côté de son histoire. Ébauchée plus de trois siècles avant notre ère par le célèbre Théophraste, cette histoire n’a repris son cours qu’à partir de l’usage du microscope et ne date guère, dans nos temps modernes, que des premières années du xviiie siècle ; la légende, plus vivace, remonte aux erreurs de l’antiquité, résumée dans quelques lignes de Pline, traverse le moyen âge et la renaissance en s’imprégnant des subtilités du galénisme, de la magie, des causes occultes, et, se perpétuant de nos jours en quelques cerveaux illuminés, aboutit à la théorie, grossière au fond, spécieuse en apparence, de la truffe-galle ou de la mouche truffigène.