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isolement en les mettant en communication régulière avec Bagnères, dont la distance à vol d’oiseau n’est que de 10 kilomètres ; en suivant les crêtes, le. télégraphe n’aurait pas une longueur de plus de 15 kilomètres. Les villages échelonnés à la base du pic sont habités par des montagnards hardis qui en tout temps répondraient sans hésiter à un appel parti du sommet.

La Société Ramond, fondée il y a dix ans, avait repris cette idée d’un observatoire à ériger au Pic-du-Midi, l’avait faite sienne, et avait entrepris une active propagande en faveur du projet. En 1869, le Journal officiel annonçait la création prochaine de cet établissement. Malheureusement c’étaient les fonds qui manquaient. C’est seulement quatre ans plus tard qu’à l’aide des souscriptions et des dons recueillis on put enfin procéder à l’organisation provisoire d’une station météorologique sur le mamelon Plantade, à l’altitude de 2,370 mètres, à proximité de l’hôtellerie. Grâce au dévoûment du général de Nansouty, de MM. Vaussenat et Peslin, l’installation fut achevée le 21 août 1873. De plus un baraquement fut établi pour les ouvriers qui l’année suivante devaient exécuter les terrassemens au sommet du pic.

Une collection d’instrumens avait été mise à la disposition de la Société par M. Charles Sainte-Claire Deville, inspecteur-général des stations météorologiques, dont le zèle infatigable est toujours au service de toute bonne volonté, et qui vient de lire à l’Académie des Sciences un rapport étendu sur l’observatoire naissant. On avait trouvé un observateur consciencieux, M. Baylac, ancien instituteur et ancien militaire, qui fut maintenu pendant soixante-dix jours à la station Plantade, où il faisait les lectures de trois en trois heures, de sept heures du matin à sept heures du soir ; en outre, chaque jour la même série de lectures était répétée au sommet du pic à neuf heures du matin. L’absence de fonds ne permit pas d’étendre cette première campagne au-delà du commencement d’octobre. « L’observatoire a été fermé le 9 octobre, à sept heures, les vivres manquant complètement, » dit le procès-verbal.

L’année suivante, on fut déjà en mesure de soutenir un établissement continu. L’observateur, installé dès le 1er juin, resta sur le pic avec le président de la commission, le général de Nansouty, qui avait tenu à payer de sa personne, et avec l’hôtelier Brau, jusqu’au 15 décembre, époque où un accident força les habitans de la station à une retraite précipitée.

Pendant ces six mois et demi, les observations trihoraires ont été faites régulièrement à la station Plantade, et, sauf quelques jours d’interruption, on a répété les lectures au sommet du pic à midi 43 minutes, heure concordant avec l’observation simultanée de