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« Attendu que le gouvernement des États-Unis s’est rangé du côté du capital contre le travail ;

« Il est résolu que le parti des travailleurs sympathise de tout cœur avec les employés de tous les chemins de fer du pays qui s’efforcent d’obtenir une juste et équitable rémunération pour leur travail ;

« Il est résolu que nous les soutiendrons dans cette lutte légitime du travail contre le vol et l’oppression, quelles qu’en soient les chances bonnes ou mauvaises et jusqu’au bout. »

Enfin le conseil suprême de l’Internationale, dont le siège est à Chicago, entra en scène. Il avait adressé à tous les comités et sous-comités locaux une circulaire ainsi conçue :

« A toutes les sections du parti des travailleurs aux États-Unis :

« Camarades ! — d’un bout à l’autre du pays, les ouvriers, des grands chemins de fer soutiennent en ce moment, pour leur existence, une lutte désespérée ; nous comptons que, dans cette lutte, chacun de nos membres donnera à nos frères toute l’assistance morale et matérielle possible, et secondera toutes les mesures raisonnables qu’ils jugeraient nécessaires.

« Par le comité exécutif,

« Philip Van PATTEN, secrétaire-général. »


Le 22 juillet, lorsque la perturbation lui parut assez générale pour alarmer tous les intérêts, le comité proposa indirectement sa médiation, en faisant imprimer et distribuer et en communiquant aux journaux l’adresse suivante :


« A toutes les organisations de travailleurs, à tous les ouvriers en général :

« Camarades ! — Nous appelons votre attention sur les questions suivantes, convaincus que les mesures que nous suggérons résoudront, si elles sont adoptées, le différend qui existe en ce moment sur toutes, les grandes lignes de chemins de fer de ce pays.

« Premièrement. — Le gouvernement national fera le nécessaire pour se rendre propriétaire et conduire l’exploitation de tous les chemins de fer et de toutes les lignes télégraphiques de ce pays, ainsi que cela a lieu actuellement chez les nations les plus avancées de l’Europe, et mettra ainsi fin au monopole actuel, le plus puissant des temps modernes.

« Deuxièmement — Les états et le gouvernement national limiteront la journée de travail à huit heures, afin d’assurer l’emploi de tous les travailleurs aujourd’hui inoccupés, dont le nombre, s’accroissant constamment et partout par l’introduction rigoureuse des machines-outils, devient une menace perpétuelle pour ceux qui sont assez heureux pour