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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




30 septembre 1878.

Avant qu’un mois soit écoulé, l’automne touchera à son déclin, les derniers beaux jours auront passé. Les vacances seront finies pour tout le monde. L’exposition, qui ne cesse d’être l’objet de la curiosité et de l’intérêt de l’univers, qui jusqu’au bout attire une aflfluence croissante de visiteurs, aura été close officiellement par la distribution des récompenses, qui en sera comme le couronnement solennel. Les assemblées françaises seront revenues à Versailles pour reprendre leurs travaux interrompus ; les partis se retrouveront en présence dans le parlement, dans les préliminaires des élections sénatoriales. Qu’en sera-t-il de ce lendemain de l’exposition, Ce ces luttes renaissantes, de ces échéances inévitables de la politique aux approches de l’hiver ? Quel sera le programme de la nouvelle saison parlementaire ? Dans quelles conditions vont se retrouver la majorité des chambres, les oppositions, le gouvernement ? C’est là justement ce qui s’agite dans ces voyages multipliés de nos hommes publics, dans ces discours qui se succèdent depuis quelque temps, dans toutes ces manifestations qui sont comme un intermède d’automne ou comme le prologue assez confus de la session nouvelle, des élections sénatoriales ; c’est ce qu’on saura bientôt lorsque ministres, sénateurs et députés, au lieu de parler dans des banquets, devant des auditoires complaisans ou un peu excités, auront à serrer de plus près tant de questions sérieuses et délicates d’où dépendent la paix intérieure, la fixité des institutions, la direction de toute notre politique, le développement régulier et graduel de tous les intérêts nationaux. Là commencera la véritable épreuve, on le sent déjà, à mesure qu’on approche de l’heure où toutes les vacances finiront, où l’exposition ne sera plus un frein, où la vie publique retrouvera son animation.

Ce qu’il y a en effet de plus clair dans cette campagne de pérégrinations retentissantes qui vient de jeter un dernier éclat, dans ces dis-