Page:Revue des Deux Mondes - 1879 - tome 33.djvu/671

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tâche d’ouvrir ou de fermer la porte de ses établissemens aux jeunes gens qui viennent y frapper. Le système est donc éprouvé ; voilà des années qu’il fonctionne, à la grande satisfaction des familles, et qu’il fonctionne avec succès. Loin d’abaisser le niveau des examens, il l’a maintenu très haut. C’est un fait constant que le recrutement de l’École polytechnique et de Saint-Cyr n’a jamais été d’une meilleure qualité qu’à l’heure actuelle.

Au surplus les chiffres sont là : sur une moyenne de 11 à 1,200 candidats qui se présentent annuellement à Saint-Cyr, il y en a, suivant les besoins du service, de 350 à 400 d’admis, et si le jury n’avait pas à tenir compte de ces besoins, s’il était livré à lui-même, il est notoire qu’il n’en admettrait guère plus de 250 à 300. C’est donc une proportion des deux tiers au moins des candidats que le jury d’état élimine chaque année. Eh bien, veut-on savoir quelle est cette proportion pour le droit, la médecine et la pharmacie ? Voici les chiffres extraits du compte définitif des dépenses de l’exercice 1873 (année normale) :


Examinés Ajournés Admis
Droit 8902 1551 7351
Médecine 6668 932 5736
Pharmacie 2716 357 2359

Pour les sciences et les lettres, la proportion est notablement plus forte, et les jurys sont manifestement plus sévères ; mais est-elle encore suffisante ?


Examinés Ajournés Admis
Sciences 6385 3659 2726
Lettres 10266 5688 4578

Assurément nous ne prétendons pas tirer de ces chiffres des argumens contre les jurys de facultés ; mais enfin, quand on les compare à ceux que donnent les jurys d’état, tels que le jury de Saint-Cyr et les jurys d’agrégation, par exemple, on est bien forcé de reconnaître que l’avantage n’est pas précisément du côté des premiers.

Quant à l’objection tirée de la difficulté de trouver, en dehors des professeurs en exercice de l’état ou de l’enseignement privé, des juges compétens en nombre suffisant, nous pourrions en être touché, s’il s’agissait d’établir des jurys d’état dans toutes les villes où il existe des jurys de facultés. Mais ce n’est pas ainsi que nous comprenons l’institution. Peux ou trois jurys d’état pour chaque ordre d’enseignement suffiraient très bien, à la condition d’être ambulatoires. La commission qui examine les candidats à l’École