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LA
MARINE DE L'AVENIR
ET
LA MARINE DES ANCIENS

VII.[1]
ÆGOS-POTAMOS ET LES DERNIERS JOURS DE LA MARINE GRECQUE.


I

L’ingratitude ne porte pas bonheur. Le sang des généraux immolés criait vengeance contre Athènes ; les larmes et la pitié des bons citoyens furent en cette occasion le présage des malheurs qui attendaient la république. Déjà les choses ont changé de face sur les côtes de l’Ionie ; Lysandre est revenu à Éphèse. Les Lacédémoniens ne l’ont pas nommé navarque ; la loi s’oppose à ce que la même personne soit revêtue deux fois de cette charge importante. C’est Aracus qui porte le titre refusé au général que les alliés de Sparte, que Cyrus lui-même, réclament à grands cris ; en réalité, c’est Lysandre qui commande. La satisfaction donnée au fils du grand roi a rompu les digues qui retenaient encore dans une certaine mesure les subsides. L’or afflue au camp des Péloponésiens. On y p paie la solde arriérée, on y rassemble de toutes parts des charpentiers, des bois de construction, des rameurs ; les chantiers

  1. Voyez la Revue du 1 er août et du 15 décembre 1878, du 1 er février, du 15 mars, du 1er et du 15 mai 1879.