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1845 seulement qu’Astrée vint renouer la chaîne de ces découvertes de plus en plus fréquentes qui ont déjà porté à environ 200 le nombre des petites planètes connues.

En dehors de son grand catalogue d’étoiles, dont une seconde édition, fondée sur des calculs nouveaux et des observations supplémentaires, parut en 1814, Piazzi a publié des recherches sur la précession des équinoxes, sur la parallaxe des étoiles, etc.; à partir de 1814, il dut consacrer une partie de son temps à l’introduction du système métrique dans le royaume de Naples. La mort le surprit au milieu de ses travaux, le 22 juillet 1826; depuis 1817, la direction de l’observatoire de Palerme avait été confiée au plus actif de ses aides, à Nicolas Cacciatore, qui la garda jusqu’à sa mort. Mais bientôt des événemens graves devaient troubler la paix profonde de cet asile de la science. Ce fut d’abord la révolution de 1820 : le palais royal et l’observatoire sont envahis par la foule, les papiers sont dispersés et brûlés en partie, et ce n’est qu’au péril de sa vie, après avoir été traîné en prison, que Cacciatore parvient à sauver l’observatoire d’une destruction complète. Cacciatore se hâta de mettre à jour l’arriéré des observations en publiant tout ce qui n’était pas perdu, et reprit courageusement sa besogne accoutumée; mais une grave maladie dont il fut atteint en 1837 vint suspendre presque tous les travaux de l’observatoire pendant plusieurs années, et son fils Gaëtano, qui lui succéda en 1841, s’efforça vainement de les réorganiser. Compromis dans le mouvement révolutionnaire de 1848, il dut quitter Palerme et fut remplacé par M. Ragona, qui obtint enfin les crédits nécessaires à une restauration de l’antique établissement. Il put commander à Berlin un cercle méridien et à Munich un grand équatorial de 24 centimètres d’ouverture. L’installation de ce bel instrument fut terminée par M. G. Cacciatore, que la révolution de 1860 ramena à l’observatoire, et qui s’associa bientôt comme assistant M. Tacchini, l’un des astronomes les plus actifs que possède aujourd’hui l’Italie. M. Tacchini a entrepris, à l’aide de l’équatorial ce Palerme, des recherches suivies sur les taches solaires, et il a fondé, avec le P. Secchi, la Société des spectroscopistes italiens. Les bases de cette association, qui s’est assuré la coopération de cinq observatoires, furent posées dans une réunion tenue à Rome en octobre 1871 ; les Mémoires qu’elle publie renferment déjà bon nombre de résultats importans.

Sur la fin de sa vie, Piazzi, nommé a directeur général des observatoires des Deux-Siciles, » avait contribué à faire terminer les constructions de l’observatoire de Naples, commencées en 1812 sur l’ordre du roi Murat, au lieu dit Capo di Monte. Cet observatoire, situé au sommet d’une colline et pourvu de très beaux instrumens, eut pour premier directeur Carlo Brioschi, qui mourut en 1833, n’ayant encore publié qu’une faible partie de ses observations. Ses successeurs, Capocci et del Re, négligèrent complètement l’établissement confié à leur garde,