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plus deux ou trois autres amis fort aimables qui ne nous quittent pas. Le tems vole trop vite au milieu de ces distractions qui me remontent un peu l’esprit. Il faudra pourtant reprendre le cours tranquille des heures à Nohant. Ce n’est pas que je m’en inquiète beaucoup, j’ai comme vous, bon père, un fonds de nonchalance et d’apathie qui me rattache sans effort à la vie sédentaire et, comme dit Stéphane, animale.

Ah ! çà, que faites-vous ? n’êtes-vous pas un peu fatigué d’affaires et n’aurez-vous pas quelques jours de liberté ? vous savez que vous vous êtes formellement et solennellement engagé à venir vous reposer près de nous, dès que vous en trouveriez la possibilité. Je désire vivement que ce tems arrive et en attendant j’ai l’honneur d’être, ô vertueux père de famille, votre fille et amie.

AUR.

Casimir vous embrasse et vous prie de vous occuper de son affaire, je ne sais laquelle.


A Monsieur Jules Boucoiran, à Paris.


Nohant, près La Châtre (Indre), 2 septembre 1829,

M. Duris-Dufresne m’a fait passer, monsieur, votre réponse aux propositions dont il a bien voulu se charger de ma part auprès de vous. Nous sommes d’accord dès ce moment, et si mon offre vous convient toujours, je vous attendrai au commencement d’octobre. Le bien que M. Duris-Dufresne nous a dit et de la méthode et du professeur nous donne un vif désir de connaître l’un et l’autre et nous nous efforcerons de vous rendre agréable le séjour que vous ferez parmi nous.

Si dans votre méthode il est quelque préparation préalable qu’il soit à ma portée de donner à mon fils, veuillez me l’indiquer afin de rendre votre travail plus facile. Sinon, je le disposerai toujours à vous montrer de la docilité et de la reconnaissance, et ce dernier sentiment, ses parens le partageront, n’en doutez pas.

Agréez, monsieur, l’assurance de la considération distinguée, avec laquelle j’ai l’honneur de vous saluer.

AURORE DUDEVANT.


A M. J. Boucoiran, à Nohant.


Périgueux, 30 novembre 1829.

Mon cher petit Jules, comment vont mes enfans ? et vous ? et tous les miens ? Je suis impatiente d’avoir de vos nouvelles et des leurs,