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LA
MARINE FRANCAISE
AU MEXIQUE

II.[1]
DU BLOCUS DES COTES AUX PREMIERS ÉVÉNEMENS DE MATAMOROS.


I

En conséquence des mesures prises pour le blocus du Tabasco, la Tourmente et le Conservador s’établirent aussitôt à la Frontera. La Tempête, déjà à Alvarado, y fut appuyée à terre par la compagnie Lardy des créoles de la Martinique, qui venait d’arriver de Campêche. Le Brandon et la Louise s’installèrent à Carmen. C’était à la fois inquiéter et dominer le Tabasco en lui coupant les ressources et les vivres. On disait qu’un mouvement impérialiste important se préparait dans le haut du Goazocoalcos et le Chiapas. Fallait-il le croire et était-il réellement impérialiste ? De quelque nature qu’il fût et même s’il était l’intrigue politique que l’on espérait exploiter à Mexico, il fallait le soutenir. Les dissidens, ainsi menacés des deux côtés, pouvaient être amenés à composition, et il était douteux qu’une conspiration heureuse sortît pour eux de leur défaite. Les avantages sérieux que le gouvernement de Maximilien remporterait dans le Sud ne tourneraient pas contre lui. Il y avait enfin, quoique le blocus, ainsi que nous le verrons, ne dût pas

  1. Voyez la Revue du 1er janvier.