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maison de banque qui les a émis. L’Est a reculé à 795 fr., le Lyon de 1,830 à 1,730, l’Ouest de 870 à 857, l’Orléans de 1,395 à 1,290, le Nord de 2,125 à 1,930, le Midi de 1,335 à 1, 195. Sur ces deux derniers, il ne faut pas oublier qu’un coupon a été détaché le 6.

Le détachement des coupons de juillet sur les valeurs de spéculation a produit des déceptions cruelles. Comme il avait été précédé d’une certaine réaction, on croyait que les coupons seraient vite regagnés. Depuis le 6, ils ont au contraire, été perdus et bien au-delà, comme sur la Banque de Paris par exemple, qui de 1,340 a reculé à 1,250.

Le Crédit foncier était le 2 juin à 1,760, soit 1,738 ex-coupon. Nous le retrouvons à 1.680. Le public financier estime que cet établissement abuse des créations de sociétés suivies d’émissions avec primes. Les actionnaires mêmes ne croient pas que ce système soit excellent, car il ne paraît pas qu’ils aient accueilli avec beaucoup de faveur l’offre qui vient de leur être faite de souscrire par privilège aux actions de la Compagnie foncière de France et d’Algérie. Les acheteurs à terme de Crédit foncier ont dû payer un report énorme alors qu’ils comptaient bénéficier d’un déport. Cette déconvenue les a refroidis, et leur confiance ne se ranimerait que s’ils apprenaient que le conseil d’état s’est enfin décidé à autoriser l’augmentation du capital.

Le Crédit mobilier a baissé de 755 à 705, la Banque d’escompte de 867 à 827, la Banque Franco-Égyptienne de 847 à 795, le Crédit lyonnais de 967 à 930 ; le Crédit général français, une des plus étonnantes transformations des temps récens, a été précipité de 835 à 755. Le contraste est grand avec la tenue placide des établissemens de crédit -négligés par la spéculation, comme la Société financière, la Société des dépôts, le Crédit industriel, même la Banque hypothécaire.

Le groupe de l’Union générale a tenu vaillamment tête à l’orage ; nous retrouvons tous ses titres en hausse : l’Union au-dessus de 1,400, la Banque des pays autrichiens à 830, la Banque des pays hongrois à 660.

Les valeurs industrielles n’ont pas été épargnées : le Suez a baissé de 1,800 à 1,792, le Gaz de 1,565 à 1,505, les Voitures de 790 à 745, la Transatlantique de 620 à 587, les Messageries de 830 à 800. Les chemins étrangers ont aussi payé leur tribut. Le Nord-Espagne est revenu de 625 à 552, le Saragosse de 580 à 507, les portugais de 695 à 650, les autrichiens de 785 à 751.

Sur les fonds d’état étrangers, à l’exception des titres de la Dette ottomane, qui ont été l’objet d’offres incessantes, calme complet.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.