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Or, toutes les statistiques nous prouvent que c’est par suite du très faible nombre des naissances par mariage que la natalité est si faible en France. En effet, depuis le commencement du siècle, le nombre des mariages n’a pas diminué d’une manière sensible, même si on le compare au chiffre de la population totale. Le tableau suivant en fait foi :


Mariages pour 1,000 habitans.
1801 à 1810 7,9
1811 à 1820 7,92
1821 à 1830 7,77
1831 à 1840 7,92
1841 à 1850 7,94
1851 à 1860 7,88
1861 à 1869 7,94

Malheureusement, depuis 1872, il semble que le nombre des mariages diminue assez rapidement, ainsi que l’indiquent les chiffres suivans :


MARIAGES EN FRANCE.


1872 352,754
1873 321,238
1874 303,113
1875 300,427
1876 291,393
1877 278,094
1878 279,580
1879 282,776

Quelque regrettable que soit cette diminution des mariages, et quoique chaque recensement constate dans la population française une diminution absolue du nombre des mariages, cependant notre situation générale, au point de vue de la nuptialité, n’est guère différente de celles des autres pays, car, pour 1,000 habitans, il y a :


En Prusse et en Russie 10 mariages.
En Autriche 9 id.
En Angleterre et en France 8 id.

Donc, ce n’est ni par une mortalité trop forte, ni par une nuptialité trop faible, que l’accroissement de la population française est si lent. Nous arrivons ainsi, par l’élimination successive de toutes les causes sociales que l’on peut invoquer, à la cause véritable, peut-être