On raconte qu’un portrait d’Anne de Clèves, peint par Holbein, décida Henri VIII à épouser cette princesse, et qu’un portrait du duc d’Anjou, peint par Clouet, détermina les Polonais à élire pour souverain le vainqueur de Moncontour. Puissance du portrait ! Aujourd’hui on n’exige pas des Holbein et des Clouet contemporains qu’ils disposent de la main des rois, et encore moins qu’ils pourvoient aux vacances des monarchies. On leur demande seulement de peindre de bons portraits et de les faire assez ressemblans pour qu’au moins leurs modèles s’y reconnaissent. Les peintres sont nombreux qui remplissent ces deux conditions, car, il en faut convenir, la peinture d’histoire étant à peu près abandonnée, c’est par le portrait que l’école française affirme encore sa supériorité. D’ailleurs, illustrée par tous les maîtres, depuis Apelles jusqu’à Raphaël et
- ↑ Voir la Revue du 1er juin 1882.