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Mais ces avantages étaient restreints à l’étendue étroite qui jouissait de la vieille chante municipale. La cité renonça vite-au désir de réglementer les faubourgs ; elle y fut forcée peut-être par la jalousie de la couronne. Repliée sur elle-même, elle se contenta de maintenir en vigueur ses privilèges concernant les marchés, de prélever les péages sur les routes, d’encaisser les droits sur le charbon, le vin, le blé : c’était taxer le Londres nouveau au profit d’une corporation opulente au sein des laquelle il n’était pas représenté.

La jeune ville, était abandonnée à elle-même. Il n’existait pas d’autorité centrale qui s’occupât de s’administrer. Les districts nouveaux n’avaient pas d’organisation municipale ; pour la plupart, ils étaient sans connexion entre eux ; Le seul lieu commun, c’était une institution qui datait de 1562, — un système de registres de l’état civil connu sous le nom de bills of mortality qui fonctionnait dans une certaine étendue. Les limites de la métropole ne furent jamais déterminées par une loi spéciale ; de temps à autre, un acte du parlement, voté en vue d’un objet particulier, définissait ce qu’il fallait entendre par là. Pendant longtemps, la capitale, dans son acception la plus large, fut identique à celle des bills of mortality. Les secrétaires des paroisses recueillaient la liste des naissances et des enterremens ; le tableau d’ensemble en était publié annuellement. À mesure que la ville s’agrandissait, on englobait les nouvelles paroisses. En dernier lieu, 148 paroisses coopéraient aux bills of mortality. Mais la publication de ces listes était toute volontaire ; quelques paroisses, vers 1823, se dispensèrent d’y prendre part. On avouerai que, comme lien commun, c’était assez peu de chose que cette association des secrétaires des paroisses.

Vers 1832, à l’époque où l’attention se portait avec ardeur du côté des réformes intérieures, un véritable chaos régnait dans l’administration de Londres. Trois cents autorités différentes, sous des noms variés et avec la plus grande diversité de fonctions, prétendaient au droit d’imposer des taxes locales soit en vertu de la coutume, soit en vertu de lois modernes. Plus de 10,000 personnes, en qualité de vestrymen, commissioners, guardians, members of manorial courts, magistrales of quarter sessions, se partageaient le soin de gouverner la ville. Aussi la condition de la plus grande partie de la métropole, sous le rapport des services de voirie et d’hygiène, laissait beaucoup ai désirer. Les rues étaient pas pavées ; elles étaient mal éclairées et mal balayées.

Quelques-unes des paroisses, qui avaient une constitution représentative, étaient administrées bien et économiquement, mais la plupart étaient soumises à des corporations, self elected, irresponsables. Dans quelques districts, des dettes considérables avaient été contractées ; — dans fort peu, les devoirs d’une municipalité