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réforme vraiment sérieuse n’a été introduite dans la constitution de la cité depuis cette époque jusqu’à aujourd’hui.

Des tentatives réitérées ont été faites sans succès. Une commission chargée d’une enquête sur la condition de la corporation de Londres a fait un rapport en 1854 ; elle recommandait une trentaine de réformes dans le gouvernement intérieur de la cité ; on n’a pas fait attention à ces recommandations. Les autorités de la cité ont réussi à repousser tous les assauts parlementaires dirigés contre elle. Elles sont parvenues à entraver l’intention avouée de lord John Russell d’introduire un bill en 1837, à faire échouer le police bill de 1839, à écarter le reform bill de lord Grey en 1856, à se débarrasser de celui de 1858. Elles ont usé de leur influence en 1859, 1863, 1867, 1868, 1869, 1870, 1875.

Ainsi, d’un côté, la cité non réformée, s’abritant derrière ses chartes, vivant pour elle-même, ne demandant que la prolongation du statu quo ; de l’autre, des agglomérations de maisons et d’habitans, sans lien organique, sans autorité supérieure qui s’occupât des questions d’un intérêt général.

La nécessité de réorganiser la police et de substituer des agens disciplinés aux veilleurs de nuit fit faire un premier pas à la question, il y a près de cinquante ans, lorsque sir Robert Peel organisa la police de la métropole. L’horreur que la cité avait de toute ingérence étrangère ne permit pas d’établir une seule police pour toute la capitale ; la police de la cité demeura distincte, au détriment de la sécurité commune. La législation inaugurée par sir Robert Peel en 1829 amena la fixation d’une superficie (area) métropolitaine fort étendue. ; elle embrassait un rayon de 12 milles autour de Charing Cross.

Le gouvernement municipal de Londres est fort incomplet aujourd’hui encore. Ce qui en existe est le résultat de nécessités hygiéniques. La santé publique était compromise par le régime en vigueur, ou d’une question d’égouts est sorti le Metropolitan Board of works.

Pendant quelques années avant 1847, les questions affectant la santé générale avaient absorbé une grande partie de l’attention publique. En 1843, les Poor Law Commissioners nommés pour faire une enquête sur la condition sanitaire des classes ouvrières firent remarquer l’état défectueux des égouts et de l’écoulement des eaux dans la métropole ils attirèrent les regards sur l’insuffisance des lois existantes. Les rapports des commissaires parurent en 1844, ils indiquaient le danger inhérent à un drainage défectueux, le péril résultant d’un manque de propreté et de ventilation, ainsi que du défaut d’eau. La commission chargée d’examiner les moyens d’améliorer la salubrité de la capitale en 1847, recommanda, entre autres