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de conduits qui commence à 0m,45 de la surface et va jusqu’à 9 mètres sous terre. Le board a tout un programme tracé de rues nouvelles, seulement une difficulté l’arrête. La 33e section de la loi de 1877, Metropolitan street improvement, interdit au board de prendre possession, sans le consentement d’un secrétaire d’état, de 15 maisons occupées par des personnes appartenant à la classe ouvrière, jusqu’à ce qu’il ait été prouvé au susdit ministre que l’on a pourvu ailleurs au logement de ces personnes. Cette interdiction forme une barrière insurmontable à l’établissement de toute rue autorisée par la loi de 1877 lorsqu’il faut abattre des maisons habitées par des ouvriers, le board n’étant pas en mesure de fournir des logemens ailleurs. Il a essayé d’obtenir des facilités du ministre de l’intérieur, celui-ci a répondu qu’il appréciait les difficultés contre lesquelles le board avait à lutter, mais qu’il ne pouvait oublier que lui, il était chargé de protéger ceux qui ne peuvent se protéger eux-mêmes et qu’il devait veiller à ce qu’il n’y eût pas de déplacement considérable de personnes de la classe ouvrière, tant que l’on n’avait pas le moyen de les loger ailleurs.

La question des logemens insalubres a occupé l’attention de la législature anglaise à diverses reprises. La nécessité d’y porter remède a trouvé son expression dans la loi connue sous le nom d’Artizans’ dwellings improvement Act. Cette loi, due à sir Richard Cross, a pour objet de combattre les inconvéniens d’une trop grande accumulation d’habitans ainsi que la mauvaise hygiène dans les quartiers pauvres des grandes villes. Pour la ville de Londres, en dehors de la cité, le Metropolitan Board est l’autorité chargée de l’application de l’Artizans dwelling Act. Seulement cette application est lente et coûteuse. Le prix payé pour les immeubles expropriés est trop élevé, la mise en œuvre de la loi entraîne des sacrifices considérables pour les contribuables. La différence entre le prix payé parle board pour les immeubles expropriés et les sommes qu’il a réalisées sur la vente de ces terrains s’élève aujourd’hui à près de 20 millions de francs, si bien qu’il a cessé d’agir dans cette direction. En 1880, la question a été renvoyée à une commission parlementaire.

Dès la première année de son existence, des députations des vestries sont venues demander au board d’augmenter l’étendue des jardins et des parcs publics. Le board a créé deux nouveaux parcs, l’un à l’extrême nord de la capitale, Finsbury Park, et l’autre au sud-ouest, Southwark Park. Il a considérablement augmenté l’étendue de Victoria Park et assuré au public la jouissance durable d’espaces libres dans les limites de la capitale (commons and open spaces). — En dehors de leurs beautés naturelles, beaucoup de ces