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Le Metropolitan Board of works n’a qu’une autorité restreinte sur le service du gaz et de l’eau, qui est entre les mains de compagnies particulières très riches et très puissantes. On lui reproche d’avoir manqué d’énergie à l’égard des compagnies de gaz et d’avoir montré moins de fermeté que la cité de Londres, qui s’est efforcée de protéger les contribuables contre l’exploitation des compagnies.

Le board n’a pas dans sa compétence l’éclairage des rues de la capitale ; il n’a sous son contrôle direct que les voies qu’il a construites lui-même, c’est-à-dire les quais, et les ponts, à l’ouest de la cité. Il lui revient le mérite de les avoir éclairées à la lumière électrique dès que ce nouveau mode d’éclairage a été reconnu suffisamment pratique. Le Victoria Embankment et le pont de Waterloo sont éclairés par une compagnie française, qui a conclu un contrat de 3 ans, à dater de juin 1880 ; on lui paie 15 centimes par lumière et par heure. Il y a 40 lampes sur le quai et 10 sur le pont. C’est le système Jablochkoff qui est appliqué.

Nous avons exposé aussi brièvement que possible l’organisation et les travaux du Metropolitan Board of works. Ce que nous avons dit suffit à montrer que le board, bien qu’étant en réalité un bureau des travaux, est plus pour la capitale que son nom ne l’indique. C’est une sorte de conseil municipal, représentant toute la ville de Londres et exerçant un pouvoir d’administration, de contrôle et de surveillance sur tout ce qui concerne les intérêts matériels de la métropole. Il fonctionne depuis un quart de siècle, et là où son activité a pu se déployer librement, il a accompli de très grandes choses : il a embelli et assaini Londres. Il ne s’est point mêlé de politique, il n’a pas mis son influence au service d’un parti plutôt que d’un autre, il n’est pas sorti de la sphère que le parlement lui avait assignée. Il n’y a qu’à l’en féliciter. Les radicaux veulent le transformer ou plutôt le remplacer par quelque nouvelle organisation : il est permis de se demander si cette innovation vaudra mieux que ce qui existe.


ARTHUR RAFFALOVICH.