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Les institutions de crédit ne pouvaient espérer voir leurs titres échapper à la défaveur générale. Il n’est que trop certain que, pour la plupart d’entre elles, sinon pour toutes, l’exercice 1882 aura été très défavorable ; les derniers mois n’apporteront vraisemblablement aucune amélioration sérieuse à cette situation. Aussi les dividendes, là où des dividendes pourront être distribués, seront-ils nécessairement inférieurs à ceux de 1881. La Banque de France perd 300 francs sur les cours du commencement du mois ; nous constatons, pour la dernière quinzaine, une baisse de 40 francs sur la Banque d’escompte, de 25 francs sur la Banque hypothécaire, de 45 francs sur la Banque de Paris, de 90 francs sur le Crédit foncier, de 22 francs sur le Crédit lyonnais, de 15 francs sur le Comptoir d’escompte, de 37 francs sur la Société. générale, de 30 francs sur la Banque franco-égyptienne, de 60 francs sur la Banque des Pays autrichiens, de 42 francs sur la Banque des Pays hongrois, de 15 francs sur la Banque ottomane, de 70 francs sur le Crédit mobilier espagnol.

Les recettes de la Compagnie de Suez ne présentent plus d’augmentation notable sur les chiffres de la période correspondante de 1881 ; il se dit de plus que les livraisons de titres qui ont eu lieu le 15 octobre pourraient bien se renouveler à la fin du mois. L’action a perdu 190 francs, la Délégation 115, et la Part civile 210 francs.

Les Chemins étrangers ont été entraînés dans le mouvement de baisse générale : les Autrichiens restent en réaction de 7 francs à 725, les Lombards de 11 francs à 290, le Nord de l’Espagne de 21 francs à 561, le Saragosse de 17 francs à 502.

Le Gaz a fléchi de 60 francs à 1,540 et l’Omnibus de 65 à 1,510.

Parmi les fonds étrangers, l’Italien a perdu à peu près 1 franc, le Turc a fléchi de 30 à 35 cent., l’Unifiée d’Egypte s’est maintenue à peu près sans changement aux environs de 360 francs. Le paiement du coupon du 1er novembre a été officiellement annoncé.

La Banque ottomane a résolu, dit-on, d’effectuer en novembre, avec le concours des principaux établissemens de crédit de Paris, l’émission d’une partie des obligations ottomanes privilégiées qu’elle a en. portefeuille. Elle hésite sur la fixation de la date de cette opération, et cette hésitation paraîtra bien naturelle si l’on réfléchit aux circonstances politiques et financières au milieu desquelles l’émission devrait se produire, si l’on songe aussi que l’opération relative aux quatre cent mille obligations du chemin de fer Transcaucasien a complètement échoué, en France au moins. Il se pourrait donc que la Banque ottomane reculât au dernier moment devant le caractère peu favorable de la situation actuelle et que l’émission fût encore ajournée.


Le directeur-gérant : C. Buloz.