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LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Des causes diverses qui avaient exercé, pendant le mois d’octobre, une action si défavorable sur les tendances de notre marché financier et sur la tenue de la plupart des valeurs, quelques-unes ont perdu toute influence depuis le commencement de novembre. Il en est ainsi de l’agitation anarchiste, des troubles dans la région lyonnaise et de la crainte d’une crise ministérielle dès le lendemain de la rentrée des chambres. Le public financier a montré une fois de plus qu’il était peu disposé à prendre peur au sujet de questions de politique intérieure, mais il n’éprouve pas la même indifférence à l’égard de la politique financière du pays, et c’est en grande partie aux incertitudes qui continuent à régner sur les intentions du gouvernement concernant cette partie capitale de sa mission qu’il faut attribuer la persistance du découragement et de la défiance dans les rangs de la spéculation comme dans ceux de l’épargne.

Quoi qu’il en soit, il s’est produit un arrêt dans la baisse de nos rentes et des actions de nos grandes compagnies. On peut même noter une très légère reprise ; mais la spéculation ne croit pas encore le moment venu de ramener ces grandes valeurs nationales au niveau élevé où la confiance des capitalistes devrait toujours les maintenir.

Les deux 3 pour 100 se sont relevés de quelques centimes ; le Nord et le Lyon ont regagné de 10 à 20 francs. Le Suez se retrouve à peu près au cours de la dernière liquidation.

Le Crédit foncier, s’est tenu, à quelques francs près en plus ou en moins, à 1,350. Aujourd’hui que les actions sont définitivement libérées et que la fusion avec la Banque hypothécaire est un fait accompli, la spéculation à la hausse n’a plus rien à escompter sur cette valeur. On a donc procédé à des réalisations de bénéfices ; d’autre part, on croit que certains établissemens de crédit, dont le portefeuille contenait un grand nombre d’actions de la Banque hypothécaire, invendables sous cette forme, se sont hâtés de les échanger contre des actions nouvelles du Crédit foncier, qu’ils ont aussitôt portées sur le marché. S’il en est ainsi, on doit reconnaître que la résistance opposée à la dépréciation qui en pouvait résulter a été très vigoureuse.

Les autres valeurs de crédit ont été en général plus offertes que demandées. Le cours de 600 francs sur la Société générale a été mis hors d’atteinte, grâce à des achats opportuns. Le Lyonnais a tenu bon à peu près au même niveau. La Franco-Égyptienne tend à s’établir au prix dés deux valeurs précédentes. La Banque de Paris a fléchi à