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LA
RÉFORME DES ÉTUDES
AU XVIe SIÈCLE

I. Claude Baduel, par J. Gaufrés. — II. Marc-Antoine Muret, par Ch. Dejob.

On s’occupe beaucoup en ce moment de la pédagogie, c’est une science à la mode : elle figure sur les programmes et on l’apprend dans les écoles. Il serait fort à souhaiter que quelqu’un des maîtres qui l’enseignent eût l’idée de nous donner une histoire de l’éducation en France. Je sais bien que c’est une entreprise très difficile. Un travail de ce genre n’aura toute son utilité que s’il est complet ; il faut que rien n’y soit omis ; tous les systèmes qui ont été tentés aux diverses époques doivent y figurer, car il n’en est guère, malgré le temps et les révolutions, qui n’aient laissé quelque trace chez nous et dont il ne reste quelque chose. Ce pays-ci se pique d’être révolutionnaire, mais il est plus conservateur qu’il ne le croit. À travers toute sorte d’arrêts et d’écarts passagers ; il revient souvent dans la même ornière ; il flotte sans cesse entre les innovations et la routine, et il n’y en a pas où, pour comprendre le présent, il soit plus nécessaire de connaître le passé. Je voudrais donc que, dans cette histoire de l’éducation, on remontât jusqu’aux origines de la France, et même, s’il faut le dire, un peu plus haut encore. Nos méthodes d’enseignement nous viennent de l’antiquité ; il faut les étudier chez les Romains, si nous voulons les prendre à leur source.