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LA
FRANCE AU FOUTA-DJALON

Ouvrir des régions nouvelles et riches au commerce français, y créer des débouchés importans pour notre industrie nationale et amener sur nos marchés des produits exotiques susceptibles d’une application dans notre patrie, tels sont les trois termes d’un problème dont la solution intéresse au plus haut point l’avenir économique de notre pays. À une époque où chaque nation cherche non-seulement à se suffire à elle-même, mais encore à produire au meilleur marché possible, afin de pouvoir lutter contre la concurrence étrangère ; où nous voyons les États-Unis commencer à exporter en Europe des marchandises qu’ils recevaient jadis ; où l’Allemagne et l’Italie, perfectionnant leur outillage, s’efforcent de rivaliser avec l’Angleterre et la France, qui tenaient, il y a peu de temps encore, le premier rang sur les marchés de l’étranger, nous croyons que la création de débouchés nouveaux mérite d’être étudiée sérieusement.

Parmi les contrées dignes de l’attention du commerce français, l’Afrique s’offre à nous tout d’abord. Notre situation en Algérie, les efforts tentés au Sénégal, le peu de distance qui sépare nos principaux ports de mer de l’une et l’autre de ces colonies merveilleusement placées pour attirer le transit de l’intérieur du continent africain, nous imposent le devoir de ne pas nous laisser devancer dans la lutte pacifique engagée entre les nations européennes pour la conquête commerciale de ces régions.

Aujourd’hui que l’Angleterre tend à s’installer définitivement sur les bords du Nil, nous ne devons rien négliger de notre côté pour nous assurer en Afrique une situation prépondérante.