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LES
LIVRES D’ÉTRENNES

Si les livres d’étrennes sont un peu moins nombreux cette année que d’ordinaire, on nous permettra de ne pas trop nous en plaindre, puisque aussi bien depuis trois ou quatre ans il y avait excès, et qu’au surplus, d’une manière générale, pour être moins nombreux, ils ne sont pas moins beaux. Il y a même un progrès à signaler dans la manière ou, pour mieux dire, dans l’art de les habiller. On fait aujourd’hui des cartonnages moins solides assurément, moins durables que les reliures, et d’un goût moins sévère, mais d’une grande élégance et d’une remarquable légèreté, Puisque l’on a perdu cette habitude antique de mettre en vente les livres tout reliés, nous souhaiterions qu’au moins, comme en Angleterre, l’usage de les vêtir d’un cartonnage s’étendît des livres d’étrennes à tous les autres indistinctement. Il nous a fallu quelque temps pour égaler les Anglais dans cette partie de l’industrie du livre. Si j’en juge toutefois par quelques-uns des échantillons que j’ai là sous les yeux, — ce sont surtout des Albums, — nous pourrions désormais, sans trop de désavantage, rivaliser avec eux. On nous pardonnera cette apologie du cartonnage ; mais rien de ce qui touche la confection du livre ne saurait nous être indifférent, et s’il est un temps qui convienne à ces menus détails, n’est-ce pas le temps des étrennes ?

En fait de publications d’art proprement dites, si nous omettons, pour laisser à quelqu’un de nos collaborateurs plus compétent le soin de les apprécier selon leur mérite, le Benvenuto Cellini de M. Eugène Plon, et le Jean de Bologne, de M. Abel Desjardins, nous ne voyons guère à mentionner cette année que le Troisième Récit des temps mérovingiens