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Toile. Flanelle
Cave à 4°,4 après 12 heures 111 175
Salle à 4°,5 après 4 heures 93 160
4°,5 après 3 heures 94 148
5°,5 après 15 heures 85 146
Chambre à 21°,0 après 10 minutes 73 113
21°,0 après 10 minutes 52 96
21°,5 après 10 minutes 45 87
21°,5 après 10 minutes 43 82
20°,5 après 15 minutes 42 78
20°,0 après 15 minutes 42 77

On peut constater des différences analogues entre les diverses étoffes lorsqu’elles sont humectées directement par immersion, La toile se mouille plus vite que la laine, mais c’est la laine qui, en définitive, absorbe le plus d’eau. De même, la toile sèche plus vite. M. Pettenkofer a trouvé qu’une pièce de toile et une pièce de flanelle, trempées dans l’eau, puis tordues vigoureusement, retenaient encore des quantités de liquide qui représentaient, pour la première, 74 pour 100, pour la seconde 91 pour 100 de leur poids. Les deux pièces ayant été exposées à l’air dans une chambre où le thermomètre marquait 20 degrés, la toile, au bout d’une heure et un quart, avait perdu 51 pour 100, la laine 45 pour 100 seulement ; une heure après, la toile s’était encore allégée de 17 pour 100, la flanelle de 26 pour 100 ; la toile ne retenait donc plus qu’environ 6 pour 100, la flanelle encore près de 20 pour 100 d’eau hygrométrique.

La quantité d’eau que les étoffes sont capables d’absorber est évidemment plus considérable qu’on ne le suppose communément. Un vêtement de laine pesant 5 ou 6 kilogrammes peut se charger de près d’un litre d’eau, qui ajoute un kilogramme à son poids, et qui, pour se vaporiser complètement, devrait emprunter au corps de 5 à 600 calories I On voit aussi que les tissus absorbent plus d’humidité quand la température est basse que lorsqu’elle approche de 20 degrés. Or, les vêtemens mouillés conduisent mieux la chaleur que les vêtemens secs, et par suite nous protègent beaucoup moins contre les refroidissemens ; de là le danger du froid humide. Comment se fait-il cependant que la laine, bien qu’elle soit plus hygroscopique que la toile, nous garantisse mieux des effets de l’humidité ? Cela tient d’abord à la lenteur avec laquelle l’eau est absorbée ou abandonnée par les étoffes de laine, puis aussi à leur indestructible porosité.

A mesure que l’eau bouche les mailles et les pores d’un tissu, ce dernier devient moins perméable à l’air ; les étoffes à mailles serrées, telles que la toile, les cotonnades, la soie, éprouvent cet effet