Page:Revue des Deux Mondes - 1883 - tome 58.djvu/841

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
PAULINE DE MONTMORIN
COMTESSE DE BEAUMONT

III.[1]
LA COMTESSE PAULINE DE BEAUMONT ET SA FAMILLE PENDANT LA TERREUR.

Le parti constitutionnel, successivement affaibli par ses fautes, n’était représenté à l’assemblée législative que par un petit groupe d’hommes non sans talent, mais sans influence. Si Montmorin avait perdu tout espoir dans une action politique, l’habitude du danger l’avait rendu plus fort et plus décidé, en même temps qu’elle lui avait donné le dédain des injures et presque l’insouciance des précautions nécessaires. En avril 1791, son ami Bertrand de Molleville lui avait, sur ce point, un jour cherché querelle : Fréteau avait assuré au comité diplomatique que Montmorin avait avoué que le prince de Condé et le cardinal de Rohan étaient sortis de France pour soulever les puissances étrangères. Aux reproches que lui faisait sur cette intempérance de langage Bertrand de Molleville, Montmorin répondit : — « Comment! vous qui me connaissez, avez-vous pu me croire capable de tenir un propos pareil? Ce que j’ai dit est précisément inverse, car, en parlant de la nécessité de réprimer enfin les excès qui avaient forcé le prince de Condé à abandonner

  1. Voyez la Revue du 15 juin et du 15 juillet.