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réelles : c’est le second principe ; d’autres crédits enfin sont réduits parce qu’on a pratiqué à leur égard l’escompte des annulations et parce qu’on a tenu un plus grand compte des vacances d’emploi : c’est le troisième principe.

Le premier principe trouve son application dans une économie de 500,000 francs sur le chapitre de la dette flottante.

La dette flottante apparaît, comme on le sait, au budget des dépenses sous forme des crédits ouverts pour payer l’intérêt des effets publics ou des comptes débiteurs dont elle se compose. Le projet primitif contenait une prévision de 28,500,000 francs.

Depuis l’époque à laquelle le budget a été préparé par l’administration, la situation de la dette flottante ne s’est pas améliorée, bien au contraire. On craint plus que jamais de ne pas réaliser l’équilibre si péniblement obtenu sur le papier, par la chambre des députés dans le budget qu’elle a voté. On n’ignore pas d’ailleurs que des crédits supplémentaires montant à plus de 43 millions de francs sont déjà ouverts sur l’exercice en cours. Il est reconnu enfin que c’est la dette flottante qui sera chargée de fournir les espèces d’une ressource spéciale qu’on puisera dans l’ancienne caisse de la dotation de l’armée pour faire face aux dépenses de la garantie d’intérêt des chemins de fer.

Tout fait donc prévoir une augmentation des capitaux de la dette flottante, et cette augmentation sera, de l’aveu des plus optimistes, au minimum, de 60 millions ; elle dépassera sans doute 100 millions de francs. Le crédit du chapitre des intérêts de la dette flottante devra, en conséquence, être augmenté au cours de l’exercice 1885 de 3 à 4 millions de francs. Et c’est quand tous les faits que nous venons d’énumérer ont acquis un caractère de certitude que la commission de la chambre des députés a le courage de consentir à voter sur ce chapitre ce qu’on appelle une économie de 500,000 fr. Il est vrai que M. Sarrien annonce, d’un ton fort mélancolique la résolution à laquelle il s’est rallié et qu’il s’en excuse en en rejetant la responsabilité sur le ministre des finances. « La commission, dit-il, a accepté cette réduction sans se faire d’ailleurs aucune illusion sur la valeur de cette économie nouvelle. « Quand on peut prendre pour ainsi dira en flagrant délit, dans un rapport comme celui de M. Sarrien, une application aussi ingénue de la nouvelle méthode de préparation du budget, on n’a pas besoin d’ouvrir les autres rapports pour être assuré qu’une application non moins abusive en a été faite dans les budgets de dépenses des autres ministères. Il est permis d’affirmer, sans crainte de se tromper, qu’une partie des crédits diminués au budget sera représentée au parlement sous la forme de crédits supplémentaires.