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L'ARMEE ROYALE
EN 1789

II.[1]
LES CADRES. — LE SOLDAT. — LE MILICIEN. — L’ARTILLERIE. — LE GÉNIE.


I. — LES CADRES.

Les cadres sont excellens dans les troupes réglées, sinon dans la milice[2], et cela de temps immémorial. Quand un pays possède une caste militaire[3], il est toujours assuré d’y trouver les élémens

  1. Voyez la Revue du 15 mai.
  2. En principe, les officiers de milice devaient être choisis parmi les officiers ayant déjà servi, réformés ou retirés dans les provinces (ord. du 2 février 1726 et du 25 janvier 1729). Mais ces prescriptions ne furent jamais sérieusement appliquées. Beaucoup de gentilshommes, et même de bourgeois, n’ayant jamais servi, recevaient des grades dans les troupes provinciales, et l’on a pu dira avec raison (Gébelin) que c’était surtout par les officiers que l’institution avait été défectueuse. Saint-Germain, dans ses Mémoires, et le commentateur de ces Mémoires, parlent couramment de leur a nullité. »
  3. « Dans un pays où le premier état est le militaire, où la fleur de la noblesse sert dans l’armée, où tous les officiers sont des gens de naissance,.. on doit bien se persuader qu’il doit y avoir de l’honneur dans des troupes ainsi composées. Aussi y en a-t-il beaucoup ; j’ai vu des officiers périr plutôt que de reculer. Eux et jusqu’au commun soldat ne souffrent point dans leur corps des gens qui ont témoigné des faiblesses qu’on ne relèverait pas même dans d’autres armées. Avec de pareilles troupes, on dompterait l’univers entier… »